Plusieurs années en avant page publique
C'est incroyable de revenir ici et de voir à quel point je manquais de lucidité et de courage. J'ai cru pendent plusieurs années que j'étais une victime de circonstances qui me dépassaient, mais la vérité est que je n'avais tous simplement pas le courage ou la force d'affronter le monde. Je n'ai jamais travaillé honnêtement pour quoi que ce soit, j'étais plus intelligente, serte, mais je n'avais pas d'éthique de travail ou de discipline, pendant un certain temps, ma supériorité intellectuelle était suffisante pour maintenir une certaine place, mais une fois atteint mes limites, au lieu de travailler dur pour combler le manque, ma stratégie était plutôt, la manipulation, l'auto-victimisation et le retrait social. Je reconnais que mon manque de sincérité n'étais pas le seul problème, je sais que j'ai accumulé plusieurs années de trauma à cause de ma relation avec mon père, je suis consciente que j'ai toujours été différente et de me perdre dans la médiocrité que produit notre société n'a jamais été une option, mais c'est cette incompatibilité qui créait le rejet. Il y a souvent eu de la rivalité, de la jalousie et de l'envie, que ce soit de ma part ou de la part des autres, mais ma représentation était bien trop détachée de la vie réelle pour que je réagisse convenablement, ce qui ne fessait que renforcer mes illusions. Concernent mon manque d'introspection, la sur-exposition aux récits populaires fessait que ma perception était tellement limite que les seuls outils d'interprétation à ma disposition en ce temps-là étaient de diviser les gens en groupes de mauvais et de gentilles, de prédateurs et de proies et de m'assimiler automatiquement aux groupes désavantagés tout en continuant à croire que ma place m'était due et que la raison pour laquelle je ne l'avais pas était parce que le monde extérieur était malsain. Ce conflit constant entre mon monde intérieur ou ma place était toujours préservé, ou j'étais toujours la meilleure et la plus aimée et l'extérieur ou je n'avais rien de tout cela était le moteur même de mon anxiété et ma dépression. Quand je repense à tout cela, je ressens beaucoup de honte et de regret, mais j'ai aussi beaucoup d'empathie pour moi-même, grandir avec un père comme le mien crée beaucoup de fragilité, cette fragilité a été traduite en narcissisme, m'a privé de mes meilleures années, mais aujourd'hui, je suis là, je m'en suis sorti, je sais qui je suis. Je suis loin d'être la meilleure, je suis loin d'être la plus empathique, la plus intelligente, la plus morale. Je me promets de continuer ce parcours avec honnêteté, intégrité et courage.
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